10 mesures pour aider les collectivités à passer l’hiver
La crise énergétique que la France traverse actuellement impacte significativement le budget énergie des collectivités.
Avec pour vocation d’aider les collectivités à diminuer leurs consommations énergétiques, AMORCE, l’AMF et Intercommunalités de France, en partenariat avec la Banque des Territoires, ont publié conjointement 10 propositions d’actions d’efficacité énergétique pour aider les collectivités « à passer l’hiver ».
La mise en place des 10 pistes proposées permettrait d’atteindre l’objectif de réduction de 10% imposé par le plan de sobriété énergétique du gouvernement et d’éviter de potentielles coupures d’électricité ou de gaz cet hiver. Ces pistes « à court terme » ne doivent néanmoins pas remplacer des investissements moyens ou longs termes.
- Établir une estimation globale des consommations d'énergie des bâtiments et services pour cibler les priorités
Chaque jour une quantité importante de données énergétiques sont émises par le bâtiment et difficilement retraçables par le gestionnaire : consommations d’eau, de gaz, températures ambiantes, consommation des bâtiments heure par heure, état de fonctionnement des équipements … Pour centraliser l’ensemble de ces données et pouvoir les analyser facilement il est recommandé de s’équiper d’une plateforme de management de l’énergie.
Une fois les données centralisées et analysées, les collectivités seront en mesure d’identifier les bâtiments les plus énergivores et pourront mettre en place des actions d’efficacité énergétique adéquates. Pour les accompagner dans cette démarche, il est recommandé de se faire aider d’un professionnel de l’énergie, économe de flux ou Energy Manager, en interne ou en externe.
- Mobiliser les agents de la collectivité
En présentant le contexte énergétique aux agents et les gestes que chacun peut effectuer à son niveau, les collectivités s’assurent d’une mobilisation efficace de ces derniers. Une fois sensibilisés, les agents seront plus réceptifs à la mise en place d’écogestes au quotidien.
- Installer des dispositifs de régulation des températures dans les bâtiments et vérifier leur bon fonctionnement
Deux grands types de régulation sont possibles sur les installations :
- Une régulation basée sur la température de confort des locaux, qui définit les températures auxquelles l'installation fonctionne pour atteindre le confort souhaité,
- Une régulation temporelle, qui définit les moments où l'installation fonctionne, en fonction des horaires d'occupation du bâtiment.
Chacune d’entre elles permet de réaliser des économies d’énergies directes et avec peu d’investissement financier.
- Réguler à 19°C les bâtiments publics occupés et en « hors-gel » les bâtiments inoccupés
La régulation a un impact extrêmement important sur la consommation :
- Pour le chauffage, réduire de 1°C la température ambiante permet de diminuer sa consommation de 7 %.
- L'absence d'intermittence en période d'inoccupation entraîne une surconsommation de 5 à 30% (en fonction de l’usage et de l’activité du bâtiment, de son niveau d'isolation et de la durée de l'inoccupation). Un levier non négligeable d’économies d’énergie.
Pour aller plus loin : réglez à 17°C la température des salles occupées de manière intermittente (exemple : les salles de réunion).
- Réduire l'intensité et les plages d’éclairage public
L’éclairage public est un poste très énergivore, qui consomme d’autant plus en hiver lorsque les jours diminuent. Pour pallier cette hausse de consommation, il est recommandé de réduire voire d’éteindre complètement l’éclairage public sur certaines zones (hormis sur les zones sensibles et sur les axes principaux) entre 23h et 5h30. En plus de réduire les consommations et donc de générer des économies importantes, la réduction de la pollution lumineuse constitue un enjeu pour la faune et la flore locale.
- Former les agents à l’écoconduite et optimiser les déplacements
Plusieurs actions faciles à mettre en place ont été suggéré dans le rapport à ce sujet :
- Favoriser l’écoconduite des agents (imposer une limitation de vitesse à 80 km/h sur route et 110 km/h sur autoroute) en faisant signer une charte d’engagement.
- Privilégier des réunions en visioconférence plutôt que de se déplacer.
- Recenser les trajets domicile-travail et encourager le covoiturage lorsque celui-ci est possible.
- Faciliter le télétravail.
- Couper l’eau chaude sanitaire
Il est fortement recommandé de couper l’eau chaude sanitaire dans les bâtiments publics, y compris et si possible dans les équipements sportifs (éviers, lavabos), hors établissements scolaires et de santé ou de limiter l’accès à ces équipements (douches notamment).
- Réduire la saison de chauffe
Afin de réduire efficacement les consommations énergétiques cet hiver il est possible de réduire la saison de chauffe en commençant par exemple après les vacances de la Toussaint et en l’arrêtant avant les vacances de Pâques.
- Réduire ou interdire l’usage d’appareils électriques
Une des causes de la hausse des consommations énergétiques en hiver est lié à l’utilisation d’appareils électriques individuels, comme les chauffages d’appoint. Il est fortement recommandé d’interdire leur utilisation. Il est également possible de réduire l’utilisation des sèche-mains dans les sanitaires et de mettre en place une gestion automatisée des prises électriques pour couper l’intégralité des appareils en veille (imprimantes, écrans…).
- Éteindre l’éclairage des monuments et les enseignes lumineuses
La dernière action recommandée consiste à éteindre l’éclairage des monuments et des façades des bâtiments publics en semaine et de le limiter les week-ends jusqu’à 23h. Il est tout aussi important de faire respecter la législation liée à l’extinction des vitrines, des enseignes et des publicités lumineuses. Pour aller plus loin il est possible d’élargir les plages d’extinction (de 22h à 7h par exemple).
Pour compléter, selon un rapport de l’ADEME, "un écran publicitaire LCD numérique de 2 m² consomme 2 049 kWh par an, ce qui est proche de la consommation moyenne d'un ménage français pour l'éclairage et l'électroménager (2 350 kWh/an)".
Ce rapport, très précis, est complété par des retours d’expérience de collectivités et une centaine d’autres propositions d’actions d’efficacité énergétique.
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