Conseil en énergie partagé : un dispositif destiné aux petites et moyennes collectivités

08/06/2021
Partager le dossier:

Ce dispositif initié par l’ADEME, s’adresse aux communes de moins de 10 000 habitants et propose de mutualiser les compétences d’un technicien spécialisé entre plusieurs communes d’un même territoire, ne disposant pas de compétences « énergie » en interne. Le Conseiller en énergie partagé permet aux collectivités d’orienter leurs choix en matière de performance énergétique et ainsi d’optimiser le budget « énergie » de la commune, qui représente en moyenne 3,8% du budget de fonctionnement (autour de 6% pour les communes de moins de 2000 habitants).
Au niveau national, l’ADEME met à la disposition des Conseillers énergie des outils et leur fournit différents services afin de les accompagner dans leurs missions quotidiennes.

 

Rappel des objectifs du dispositif éco-énergie tertiaire

Promulguée fin 2018, la loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) a inscrit au code de la construction et de l’habitation une obligation de réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires de plus de 1 000m² de 60% d’ici 2050. Le décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019, vient fixer les conditions d’application de l’article 175 de cette loi.
Ainsi, les collectivités territoriales sont concernées par le dispositif éco-énergie tertiaire et doivent répondre aux obligations réglementaires. Avec un patrimoine bâti de plus de 225 000 bâtiments, elles disposent de leviers importants pour agir sur la consommation du parc tertiaire français.

 

Le rôle du Conseiller en énergie partagé : un économe de flux pour les “petites” villes

Les petites et moyennes collectivités ne disposent que de peu de moyens humains et n’ont souvent pas de compétences en interne pour traiter des questions liées à l’énergie. Ainsi, le Conseiller en énergie leur donne la possibilité de bénéficier des compétences adéquats pour s’engager dans la réduction des consommations énergétiques. A l’image d’un économe de flux, que l’on trouve plus communément au sein des EPCI et grandes communes, c’est un spécialiste de l’utilisation rationnelle de l’énergie.

 

Les missions du Conseiller en énergie partagé s’articulent autour de trois axes :  

  • Le diagnostic   (bilan énergétique, suivi des consommations…)
  • L’analyse   (préconisations sur le patrimoine, conseils techniques…)
  • L’accompagnement (animation du réseau des acteurs locaux, sensibilisation des usagers…)

 

Dans un premier temps, le Conseiller en énergie réalise un bilan énergétique global du patrimoine communal des communes adhérentes permettant aux élus d’avoir une vision globale de leur patrimoine et de leurs dépenses énergétiques. Dans un second temps, le Conseiller va définir un plan d’actions avec des préconisations concrètes pour réduire la facture énergétique. Enfin, il réalise un suivi personnalisé pour chacune des communes : suivi des consommations, accompagnement sur des projets, sensibilisation des usagers des bâtiments…

 

Zoom sur les dépenses énergétiques des communes

Par habitant, les collectivités dépensent annuellement environ 57 euros, pour une consommation de 584 kWh.  L’estimation recouvre les dépenses des communes, des groupements de communes et des syndicats d’eau et d’assainissement. Les dépenses liées aux déchets ci-dessus n’incluent que les centres de tri et les UIOM, pas la collecte des déchets.
Les dépenses d’énergie les plus importantes se font toujours au niveau des communes, avec 43 euros par habitant et par an en moyenne, et incluent les dépenses liées aux bâtiments, à l’éclairage public, au carburant des véhicules et aux autres usages payés directement par les communes (électricité des infrastructures pour la potabilisation de l’eau, pour l’assainissement, pour les installations de traitement des déchets, etc.).
Le poids des bâtiments dans le bilan énergétique varie fortement selon le type de collectivités. Il est largement prépondérant dans les communes de métropole, et sensiblement moins élevé dans les groupements de communes.

 

Comment mettre en place le Conseil en énergie partagé et quel est son coût ?

Se doter d’un service de Conseil en énergie partagé nécessite la création d’un poste au sein d’une structure intercommunale ou associative, à laquelle l’ensemble des communes bénéficiaires adhèrent, en partenariat avec l’ADEME et la Région. Ces structures peuvent être les structures intercommunales, les agences locales de l’énergie et du climat (ALEC), les syndicats d’énergie, etc.
L’ADEME accompagne financièrement la structure porteuse pour la mise en place d’un CEP. Cette aide est conçue pour inciter la structure à ne plus être dépendante du financement public à termes et est conditionnée au respect de la Charte CEP, que la structure porteuse s’engage à respecter.

Le montant d’adhésion restant à la charge de chaque commune représente en moyenne 1 euro par an et par habitant. Si ce montant peut paraître élevé, il faut savoir que des actions simples sur le patrimoine permettent d’économiser jusqu’à 3 euros par an et par habitant. Ainsi, les communes bénéficient généralement d’un retour sur investissement rapide.

 

A ce jour, le réseau des Conseillers en Energie Partagé compte près de 350 professionnels en France. Pour mettre en place un Conseil en énergie partagé à l’échelle de votre territoire, rapprochez-vous de votre correspondant au sein de l’ADEME ou de votre région.

 

Une plateforme de management de l’énergie pour accompagner le Conseiller énergie

Parmi les missions du Conseiller en énergie partagé, le suivi de la consommation énergétique du parc immobilier des communes et du budget est essentiel. Pour cela, le CEP peut utiliser une plateforme de management de l’énergie qui facilitera son travail au quotidien.
La plateforme logicielle advizeo comprend de nombreuses fonctionnalités utiles à la gestion quotidienne de l’énergie dans les bâtiments : suivi en temps-réel des consommations télérelevées, comparaison des périodes entre-elles, analyse des variations climatiques, alertes en cas de dérive constatée, suivi budgétaire, centralisation des actions et de leur suivi dans le temps. Une aide précieuse pour le Conseiller en énergie partagé qui peut ainsi centraliser l’ensemble des données au sein d’une même plateforme, éditer des rapports et être alerté automatiquement en cas de dérive.

 

 

Lire également
Rencontre avec James CleaverChargé de mission climat-énergie-patrimoine des collectivités au sein de l’ALEC de Grand Paris Seine Ouest (GPSO).
Rencontre avec James Cleaver, Chargé de mission climat-énergie-patrimoine des collectivités au sein de l’ALEC de Grand Paris Seine Ouest (GPSO).
04/11/2022
Dans le cadre du plan de sobriété annoncé par le gouvernement, les collectivités sont invités à réduire de 10% leurs consommations énergétiques d’ici à 2024. Des objectifs ambitieux qui viennent compléter ceux du décret tertiaire (-40% d’ici 2030).…
  • Communes
  • Département
  • Métropoles
  • Régions
10 mesures pour aider les collectivités à passer l’hiver
24/10/2022
La crise énergétique que la France traverse actuellement impacte significativement le budget énergie des collectivités. Avec pour vocation d’aider les collectivités à diminuer leurs consommations énergétiques, AMORCE, l’AMF et Intercommunalités de…
envolée des prix de l'énergie et plan de sobriété
Envolée des prix de l’énergie et plan de sobriété
03/10/2022
Evènement | webinaire du 20 octobre 2022 inscription et replay "comment réaliser rapidement des économies sur vos bâtiments".